Hatha Yoga : yoga de l’effort

Posted by on Jan 21, 2021 in Actualités, Yoga | 0 comments

Hatha Yoga : yoga de l’effort

Hatha signifie faire quelque chose avec force, ce qui fait qu’une des façons de traduire hatha yoga est yoga de l’effort.

La notion d’effort revient souvent dans les mots qui guident la pratique :

« Respirez doucement, sans effort…»
« Ne forcez pas, allez jusqu’où vous pouvez et restez dans la posture…»
« Tendu jusqu’au bout des doigts…»
« Soulevez le buste un peu plus…»
« Cherchez le juste effort, à la mesure de vos possibilités…».

Effort, non effort, lâcher-prise, des notions contraires qui nous bousculent.

L’effort est de toutes nos activités. A travers lui, on aborde le réel, on enrichit notre expérience. Il implique notre corps, que ce soit nos muscles, nos articulations ou notre mental.

L’effort, la sensibilité, l’intelligence et la volonté sont nécessaires à l’accomplissement de l’action.
L’effort contient l’action en puissance.
Lorsque l’action se réalise, l’effort a disparu.

Questionnons la notion d’effort à partir de quelques uns des Yoga Sutra de Patanjali. Les sutras sont des aphorismes qui codifient la pratique du yoga.

Patanjali sutra 1-14
« L’exercice exige un effort soutenu, et il devient efficace quand il est durable, répété et enthousiaste. »

La pratique du yoga exige un engagement dans la durée. Il faut non seulement se mettre sur son tapis, mais sans cesse s’y remettre et persévérer.

Patanjali II-35
Si quelqu’un est installé dans la non violence, autour de lui, l’hostilité disparaît.

Cette non violence, on va l’utiliser aussi par rapport à soi. Dans des postures, on se heurte à ses propres limites. On ne va ni forcer ni abandonner mais on va chercher la justesse de l’effort, ne pas être violent avec soi-même mais ne pas être dans un laisser aller qui n’a rien du lâcher prise.

Patanjali II-46
Stirasukham asana
La posture est ferme et agréable.

Ferme et agréable.
La posture est définie par la fermeté et l’aisance, un couple de contraires fondamental, qui implique aussi la force et la souplesse, la rigueur et l’adaptabilité, la difficulté et la facilité. 

  • Par exemple quand je me tiens debout, l’axe vertical est très structurant mais autour de cet axe se développe tout un ensemble de micro mouvements qui permettent d’assurer l’équilibre.

Ferme
Bien que la pratique de postures demande un effort musculaire important, cet effort ne doit pas susciter de sensation pénible, de tensions psychiques ou de mouvements incontrôlés.

  • Dans la posture du pilier de lumière, pada hasta dipasthamba asana, si la jambe tendue tremble, c’est peut-être que l’effort est trop grand et on va revenir un peu.
    Il se crée un équilibre subtil entre fermeté et relâchement. Il faut se placer sur le plan des sensations. Un étirement d’une partie du corps ne doit pas provoquer de tensions parasites dans d’autres parties du corps.
  • Dans la chandelle Sarvangasana, le dos est tenu mais les jambes relâchées.
    La fermeté peut être un point d’appui.
  • Dans la posture de l’arbre, les points de fermeté sont le contact des mains et le contact du pied sur la jambe opposée. La nuque et le visage sont relâchés.

Agréable

Lorsqu’on est dans la posture, lors de la phase d’immobilité du corps et de suspension du souffle, on est dans un espace de plénitude.

La posture est un état d’être, une stabilité intérieure, une disponibilité. Cet état passe par la prise de conscience et la maitrise du souffle.

Patanjali ajoute II-46
Grâce à la méditation sur l’infini et au renoncement à l’effort-volonté.

L’équilibre corporel se situe entre l’effort et la détente, le faire et le lâcher-prise. Dans une posture d’équilibre, crispé dans la volonté de tenir, on tombe. Si on est trop détendu, peu vigilant, si la pensée s’échappe, on tombe aussi.

La posture est le moment où le corps est tranquille, tout effort de volonté aboli, la sensation et la respiration suspendues immobilisent le temps.

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